Fabien Galzin
La Dictature du chiffre, le libéralisme, la science et le le « psy »
L'Harmattan, 2008

Par Sarah Boveltin


Le premier livre de Fabien Galzin vaut le détour. Partant du constat que la science est devenue omnipotente à une époque où le libéralisme régit nos modes de vie, il analyse le type de civilisation que nous offrent cette science universelle et le marché mondialisé qui l’accompagne. Il dénonce ainsi le pseudo égalitarisme qui régit les rapports humains, et nous rend tous comparables les uns aux autres par le biais d’une quantification de notre être. Ça n’est que dans cette mesure que l’humain, objectivé, se fait analogon de la chose – chose qu’il faudra savoir réparer à l’occasion d’une panne. La médecine et la psychologie sont là pour ça ! La vocation de ces deux disciplines est désormais d’assurer l’optimisation des corps, le psychisme se réduisant en effet au cerveau. Dans le contexte d’une régulation normative des individus et de la surveillance à tout va, l’homme est prié de se borner à sa condition « d’animal consommateur heureux », dénonce Fabien Galzin. Si on le mesure, dans l’espoir de le paramétrer ou de le programmer avec les moyens du bord, c’est que son comportement intéresse d’abord le capital au service duquel chacun de nous, qu’il le sache ou non, travaille. Dans ce contexte, quelle peut-être la valeur de la science psy ? Car l’auteur le fait valoir : à vouloir faire marcher les hommes en rang, à vouloir qu’ils filent droit, ils produisent surtout nombre de symptômes qui répondent à l’effacement de leur humanité dans le monde du tout quantifiable qui est le nôtre. Mais Freud is not dead ! nous dit Fabien Galzin. Gageons qu’il a raison.


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